J'adore ces moments là
Ces moments où tu t'endors et que je peux pleinement observer.
L'orsqu'à peine déposé dans ton petit nid douillé ton corps gémit de fatigue. A cet instant tu n'attends plus que deux choses : tes doudoux et ta susu. Celle-ci je te la donne en premier et te voilà partis dans une danse de bouche hallucinante. Tes deux petites quenottes du bas, ta langue et ton palais sont en parfaite symbiose avec le caoutchouc jaune de ta tétine. Et nous, le seul spectacle auquel nous pouvons assister, c'est le plastique vert clair qui monte et qui descend, sur lequel nous pouvons voir le dessin d'un minuscule petit lapin et d'une carotte.
C'est maintenant au tour de tes yeux de pétiller lorsqu'ils aperçoivent tes doudoux passer de mes mains aux tiennes. Tu fais valser le petit nounours blanc en le faisant tournoyer au dessus de ta tête, par sa patte arrière gauche. Il vient ensuite balayer ton visage, puis s'endort contre l'autre, le petit lapin bleu, tel deux frères jumeaux inséparables.
Alors que tes mains frottent énergiquement tes petits yeux, ceux-là sont déjà tout endormis.
Mais le rituel que je préfère, c'est le roulé- boulé que ta sucette effectue en fin de mission. Le moment où ça y est, ton corps tout entier ne lutte plus. Il a décidé; malgrès les grincements, les tremblements et l'inconfort du camion de ton papa; de s'abandonner totalement au repos. Un repos bien mérité dois-je souligner.
Au début de ton sommeil, tu était encore gênée par le soleil qui venait caresser tes yeux, comme s'il voulait profiter encore un peu de leurs incroyables beautés. Puis après quelques froncements de sourcils, tu ne régit plus. Je suppose qu'au pays des rêves plus rien ne peut désormais te perturber. Bien sûre, je continue malgrès tout à chasser ce voyeur de soleil avec un tissu que j'agite devant ton visage.
Te voilà à présent ailleurs, laissant ta tête accomplir les vas et viens que lui soumet le rythme du camion.
Je suis restée là, immobile, pendant tout le trajet, à t'admirer dormir. A m'emerveillée devant cette petite bouche où l'on devine encore le passage de ta tétine, par les traces sur tes joues et l'humidité sur tes lèvres.
De temps en temps, tu es forcée de te réveiller, en sursaut, à cause des stridulations que produisait la portière de papa à chaque fois qu'il descendait du véhicule. Et dans ces circonstances là, comme souvent, on se regarde, on se sourit, puis tu te rendors sans soucis.
Ces moments là sont pour moi des moments de bonheur immense. Je viens d'assister à l'endormissement de ma fille chérie. Ma joie est tellement grande que j'ai eu envie de la raconter. De raconter comment tu t'es apaisée, à côté de moi, alors que nous rentrions du travail, dans le camion de ton papa.
Je t'aime tant ma fille, tu es si formidable, si unique...
Ta maman